Architecture palladienne

L’ architecture palladienne est un style architectural européen dérivé et inspiré des conceptions de l’ architecte vénitien Andrea Palladio (1508-1580). Ce qui est aujourd’hui reconnu comme l’architecture palladienne est une évolution de ses concepts originaux. Le travail de Palladio était fortement basé sur la symétrie, la perspective et les valeurs de l’architecture formelle des temples classiques des anciens Grecs et Romains . À partir du XVIIe siècle, l’interprétation de Palladio de cette architecture classique a été adaptée en tant que style connu sous le nom de “palladianisme”. Il continua à se développer jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Une villa avec un portique superposé, du Livre IV du I quattro libri dell’architettura de Palladio , dans une traduction anglaise publiée à Londres, 1736. Plan de la Villa Rotonda de Palladio . Les caractéristiques de la maison devaient être incorporées dans de nombreuses maisons de style palladien à travers l’Europe au cours des siècles suivants.

En Grande- Bretagne , le palladianisme a été brièvement en vogue au XVIIe siècle, mais sa floraison a été interrompue par le début de la guerre civile anglaise et l’imposition de l’austérité qui a suivi. Au début du XVIIIe siècle, il revient à la mode, non seulement en Angleterre mais aussi, directement influencé par la Grande-Bretagne, en Prusse . Le comte Francesco Algarotti a peut-être écrit à Lord Burlington de Berlin qu’il recommandait à Frédéric le Grand l’adoption en Prusse du style architectural que Burlington avait introduit en Angleterre, ^[1] mais l’opéra de Knobelsdorff sur le boulevard Unter den Linden, basé sur Campbell’s Wanstead House , avait été construit à partir de 1741. Plus tard dans le siècle, alors que le style tombait en disgrâce en Europe, il connut un regain de popularité dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord, mis en évidence par des exemples tels que Drayton Hall à Caroline du Sud, la Bibliothèque Redwood à Newport, Rhode Island , le manoir Morris-Jumel à New York , la Maison Hammond-Harwood à Annapolis, Maryland et Monticello and Poplar Forest de Thomas Jefferson en Virginie. ^[2]

Le style a continué à être utilisé en Europe tout au long du XIXe et du début du XXe siècle, où il a été fréquemment utilisé dans la conception de bâtiments publics et municipaux. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, il a été concurrencé par le renouveau gothique dans le monde anglophone, dont les champions comme Augustus Pugin , se souvenant des origines du palladianisme dans les temples antiques, l’ont jugé trop païen pour le culte anglican et anglo-catholique . ^[3] Cependant, en tant que style architectural, il a continué à être populaire et à évoluer ; ses frontons , sa symétrie et ses proportions sont clairement évidents dans la conception de nombreux bâtiments modernes d’aujourd’hui.

L’architecture de Palladio

“Le vrai palladianisme” dans la Villa Godi de Palladio de I quattro libri dell’architettura . Les ailes flanquantes sont des bâtiments agricoles ne faisant pas partie de la villa. Au XVIIIe siècle, évoluant en enfilades , elles deviennent une partie importante du palladianisme.

Les édifices entièrement conçus par Palladio se trouvent tous à Venise et en Vénétie , avec un ensemble particulièrement riche de palais à Vicence . Ils comprennent des villas et des églises telles que la basilique del Redentore à Venise. Dans les traités d’architecture de Palladio, il a suivi les principes définis par l’ architecte romain Vitruve et son disciple du XVe siècle Leon Battista Alberti , qui ont adhéré aux principes de l’Architecture romaine classique basés sur des proportions mathématiques plutôt que sur le riche style ornemental également caractéristique duRenaissance . ^[4]

Palladio a toujours conçu ses villas en référence à leur environnement. Si sur une colline, comme Villa Capra , les façades étaient souvent conçues pour être de valeur égale afin que les occupants puissent avoir de belles vues dans toutes les directions. De plus, dans de tels cas, des portiques étaient construits de tous côtés afin que les occupants puissent pleinement apprécier le paysage tout en étant protégés du soleil. Palladio utilisait parfois une loggiacomme alternative au portique. Cela peut être décrit plus simplement comme un portique en retrait, ou une pièce interne à un étage, avec des murs percés ouverts aux éléments. Parfois, une loggia était placée au deuxième étage au-dessus d’une loggia en dessous, créant ce qu’on appelait une double loggia. Les loggias étaient parfois valorisées dans une Façade en étant surmontées d’un fronton . La Villa Godi a pour point central une loggia plutôt qu’un portique, ainsi que des loggias terminant chaque extrémité du bâtiment principal. ^[5]

Palladio modelait souvent les élévations de sa villa sur les façades des temples romains . L’influence du temple, souvent dans un dessin cruciforme , est devenue plus tard une marque de fabrique de son travail. Les villas palladiennes sont généralement construites sur trois étages : un sous-sol rustique ou rez-de-chaussée, contenant les pièces de service et mineures. Au-dessus, le piano nobile accessible par un portique atteint par un escalier extérieur, contenant la réception principale et les chambres, et au-dessus se trouve une mezzanine basseétage avec chambres secondaires et logement. Les proportions de chaque pièce de la villa ont été calculées sur des ratios mathématiques simples comme 3: 4 et 4: 5, et les différentes pièces de la maison étaient liées entre elles par ces ratios. Les architectes antérieurs avaient utilisé ces formules pour équilibrer une seule Façade symétrique; cependant, les conceptions de Palladio concernaient l’ensemble de la villa, généralement carrée. ^[5]

Palladio considérait profondément le double objectif de ses villas en tant que fermes et somptueuses retraites de week-end pour les riches propriétaires marchands . Ces maisons symétriques en forme de temple ont souvent des ailes également symétriques, mais basses, qui s’éloignent d’elles pour accueillir des chevaux, des animaux de ferme et des magasins agricoles. Les ailes, parfois détachées et reliées à la villa par des colonnades , ont été conçues non seulement pour être fonctionnelles mais aussi pour compléter et mettre en valeur la villa. Cependant, ils n’étaient en aucun cas destinés à faire partie de la maison principale, et c’est la conception et l’utilisation de ces ailes que les partisans de Palladio au XVIIIe siècle ont adaptées pour devenir une partie intégrante du bâtiment. ^[6]

Les quatre livres d’architecture de Palladio ont été publiés pour la première fois en 1570. Ce traité d’architecture contient des descriptions et des illustrations de sa propre architecture ainsi que du bâtiment romain qui l’a inspiré pour créer le style. ^[7] Palladio a réinterprété l’architecture antique de Rome et l’a appliquée à toutes sortes de bâtiments, des grandes villas et des bâtiments publics aux humbles maisons et aux hangars de ferme. ^[8]

Un coin de la Basilique Palladienne , Vicence , avec des fenêtres palladiennes

Les fenêtres vénitiennes et palladiennes

La Fenêtre palladienne, serlienne ou vénitienne figure en grande partie dans l’œuvre de Palladio et est presque une marque de fabrique de son début de carrière. Il existe deux versions différentes du motif: proprement la plus simple s’appelle une fenêtre vénitienne , et une plus élaborée et spécifique une Fenêtre palladienne ou “motif palladien”, bien que cette distinction ne soit pas toujours observée.

La fenêtre vénitienne comporte trois parties : une ouverture centrale haute en plein cintre, avec deux ouvertures rectangulaires plus petites sur les côtés, cette dernière surmontée de linteaux et soutenue par des colonnes. ^[9] Ceci est dérivé de l’ancien arc de triomphe romain et a été utilisé pour la première fois en dehors de Venise par Donato Bramante ^[10] et plus tard mentionné par Sebastiano Serlio (1475-1554) dans son livre d’architecture en sept volumes Tutte l’opere d’architettura et prospetiva exposant les idéaux de Vitruve et de l’Architecture romaine. Il peut être utilisé en série, mais n’est souvent utilisé qu’une seule fois dans une Façade, comme à New Wardour Castle , ou une fois à chaque extrémité, comme sur la Façade intérieure deBurlington House (véritables fenêtres palladiennes).

L’élaboration de Palladio de ceci, normalement utilisée dans une série, place un ordre plus grand ou géant entre chaque fenêtre, et double les petites colonnes soutenant les linteaux latéraux, plaçant la deuxième colonne derrière plutôt qu’à côté de la première. Cela a été en fait introduit dans la Biblioteca Marciana à Venise par Jacopo Sansovino (1537), et fortement utilisé par Palladio dans la Basilique Palladiana à Vicenza , ^[11] où il est utilisé sur les deux étages ; cette fonctionnalité était moins souvent copiée. Ici, les ouvertures ne sont pas strictement des fenêtres, car elles enferment une loggia . Les pilastres peuvent remplacer les colonnes, comme dans d’autres contextes. Monsieur John Summersonsuggère que l’omission des colonnes doublées peut être autorisée, mais le terme «motif palladien» devrait être limité aux cas où l’ordre le plus grand est présent. ^[12]

Claydon House dans le Buckinghamshire (commencée en 1757); ici la fenêtre vénitienne de la travée centrale est entourée d’un arc aveugle unificateur. Cette maison était destinée à être l’une des deux ailes flanquantes d’une vaste demeure palladienne ; le programme n’a jamais été achevé.

Palladio a largement utilisé ces éléments, par exemple sous une forme très simple dans son entrée à la Villa Forni Cerato . C’est peut-être cette utilisation extensive du motif en Vénétie qui a donné à la fenêtre son nom alternatif de fenêtre vénitienne ; elle est également connue sous le nom de fenêtre serlienne. Quel que soit le nom ou l’origine, cette forme de fenêtre est probablement devenue l’une des caractéristiques les plus durables de l’œuvre de Palladio observée dans les styles architecturaux ultérieurs issus du palladianisme. ^[13] Selon James Lees-Milne , sa première apparition en Grande-Bretagne était dans les ailes remodelées de Burlington House, Londres, où la source immédiate était en fait dans les plans d’ Inigo Jones pour Whitehall Palaceplutôt que tiré de Palladio lui-même. ^[14]

Une variante, dans laquelle le motif est enfermé dans un arc aveugle de soulagement qui unifie le motif, n’est pas palladienne, bien que Lord Burlington semble avoir supposé qu’il en était ainsi, en utilisant un dessin en sa possession montrant trois de ces caractéristiques dans un mur uni. L’érudition moderne attribue le dessin à Vincenzo Scamozzi . Burlington a utilisé le motif en 1721 pour une élévation de Tottenham Park dans la forêt de Savernake pour son beau-frère Lord Bruce (remanié depuis). Kent l’a repris dans ses dessins pour les chambres du Parlement, et il apparaît dans les dessins exécutés par Kent pour la Façade nord de Holkham Hall . ^[15]

Palladianisme ancien

En 1570, Palladio a publié son livre, I quattro libri dell’architettura , qui a inspiré les architectes de toute l’Europe.

Au XVIIe siècle, de nombreux architectes étudiant en Italie ont découvert l’œuvre de Palladio. Les architectes étrangers sont ensuite rentrés chez eux et ont adapté le style de Palladio aux différents climats , topographies et goûts personnels de leurs clients. Des formes isolées de palladianisme à travers le monde ont ainsi vu le jour. Cependant, le style palladien n’atteint le zénith de sa popularité qu’au XVIIIe siècle, principalement en Angleterre , au Pays de Galles , en Écosse , en Irlande et plus tard en Amérique du Nord . ^[16] À Venise même, il y a eu une première réaction aux excès de l’architecture baroquecela s’est manifesté par un retour aux principes palladiens. Les premiers néo-palladiens y étaient les contemporains exacts, tous deux formés comme maçons, Domenico Rossi (1657-1737) ^[17] et Andrea Tirali (1657-1737). ^[18] Tommaso Temanza , leur biographe, s’est avéré être le partisan le plus capable et le plus instruit du mouvement; entre ses mains, l’héritage visuel de l’exemple de Palladio est devenu de plus en plus codifié dans des règles correctes et a dérivé vers le néoclassicisme . ^[19]

Inigo Jones était le concepteur de la Queen’s House , Greenwich, commencée en 1616, la première maison palladienne anglaise.

Le disciple le plus influent de Palladio n’importe où, cependant, était l’Anglais Inigo Jones , qui a voyagé dans toute l’Italie avec le “ collectionneur ” comte d’Arundel , annotant sa copie du traité de Palladio, en 1613–14. ^[20] Le “palladianisme” de Jones et de ses contemporains et partisans ultérieurs était un style en grande partie de façades, et les formules mathématiques dictant la disposition n’étaient pas strictement appliquées. Une poignée de grandes Maisons de campagne en Angleterre construites entre 1640 et 1680, comme Wilton House , sont dans ce style palladien. Celles-ci font suite au grand succès des conceptions palladiennes de Jones pour la Queen’s House à Greenwich et la Banqueting House àWhitehall , le palais royal inachevé à Londres du roi Charles I . ^[21]

Cependant, les conceptions palladiennes prônées par Inigo Jones étaient trop étroitement associées à la cour de Charles Ier pour survivre à la tourmente de la guerre civile anglaise . Après la restauration de Stuart , le palladianisme de Jones a été éclipsé par les conceptions baroques d’architectes tels que William Talman et Sir John Vanbrugh , Nicholas Hawksmoor et même l’élève de Jones, John Webb . ^[22]

Néo-palladien

Architecture palladienne anglaise

Le style baroque , populaire en Europe continentale, n’a jamais vraiment été du goût anglais et a été considéré comme excessivement flamboyant, catholique et « fleuri ». Il a été rapidement remplacé lorsque, dans le premier quart du XVIIIe siècle, quatre livres ont été publiés en Grande-Bretagne, soulignant la simplicité et la pureté de l’architecture classique. C’étaient:

1. Vitruvius Britannicus , publié par Colen Campbell en 1715 (dont des volumes supplémentaires sont apparus au cours du siècle),
2. I quattro libri dell’architettura de Palladio , traduit par Giacomo Leoni et publié à partir de 1715,
3. De re aedificatoria de Leon Battista Alberti , traduit par Giacomo Leoni et publié en 1726,
4. The Designs of Inigo Jones… with Some Additional Designs , publié par William Kent , 2 vol., 1727 (Un autre volume, Some Designs of Mr. Inigo Jones and Mr. William Kent a été publié en 1744 par l’architecte John Vardy , un associé de Kent.)

Palladianisme anglais : Stourhead House , Façade Est, basée sur la Villa Emo de Palladio . L’image provient de Vitruvius Britannicus de Colen Campbell

Le plus apprécié parmi les riches mécènes de l’époque était le Vitruvius Britannicus en quatre volumes de Colen Campbell. Campbell était à la fois architecte et éditeur. C’était essentiellement un livre de design contenant des gravures architecturales de bâtiments britanniques, qui avaient été inspirés par les grands architectes de Vitruve à Palladio ; au début principalement ceux d’ Inigo Jones , mais les œuvres ultérieures contenaient des dessins et des plans de Campbell et d’autres architectes du XVIIIe siècle. Ces quatre livres ont grandement contribué à l’implantation de l’architecture palladienne dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle. Leurs auteurs sont devenus les architectes les plus en vogue et les plus recherchés de l’époque. En raison de son livre Vitruvius Britannicus , Colen Campbell a été choisi comme architecte pour le banquier Henry Hoare I’s Stourhead house, un chef-d’œuvre qui a inspiré des dizaines de maisons similaires à travers l’Angleterre.

À l’avant-garde de la nouvelle école de design se trouvait l’aristocratique “comte d’architecte”, Richard Boyle, 3e comte de Burlington . En 1729, lui et William Kent ont conçu Chiswick House . Cette maison était une réinterprétation de la Villa Capra de Palladio , mais épurée des éléments et ornements du XVIe siècle. Ce manque sévère d’ornementation devait être une caractéristique du palladianisme anglais. En 1734 , William Kent et Lord Burlington ont conçu l’un des plus beaux exemples d’architecture palladienne d’Angleterre avec Holkham Hall à Norfolk. Le bloc principal de cette maison suivait de très près les préceptes de Palladio, mais les ailes basses, souvent détachées, des bâtiments de ferme de Palladio avaient une importance élevée. Kent les a attachés à la conception, a banni les animaux de la ferme et a élevé les ailes à presque la même importance que la maison elle-même. Ces ailes étaient souvent ornées de portiques et de frontons, ressemblant souvent, comme au Kedleston Hall beaucoup plus tardif , à de petites Maisons de campagne à part entière. C’est le développement des ailes flanquantes qui devait faire évoluer le palladianisme anglais d’un pastiche de l’œuvre originale de Palladio.

Palladianisme anglais. Woburn Abbey , conçue par l’étudiant de Burlington Henry Flitcroft en 1746. Le temple central de Palladio n’est plus autonome, les ailes sont maintenant élevées à une importance presque égale et les étables mettant fin à la conception de Palladio font désormais clairement partie de la Façade.

Les styles architecturaux évoluent et changent pour répondre aux exigences de chaque client. Lorsqu’en 1746, le duc de Bedford décida de reconstruire l’abbaye de Woburn , il choisit le style palladien pour la conception, car c’était désormais le plus en vogue de l’époque. Il choisit l’architecte Henry Flitcroft , un protégé de Burlington. Les dessins de Flitcroft, bien que de nature palladienne, ne seraient pas reconnus par Palladio lui-même. Le bloc central est petit, seulement trois travées, le portique en forme de temple est simplement suggéré, et il est fermé. Deux grandes ailes flanquantes contenant une vaste suite de salles d’apparat remplacent les murs ou colonnadesqui aurait dû être relié aux bâtiments de la ferme ; les bâtiments de ferme qui terminent la structure sont élevés en hauteur pour correspondre au bloc central et dotés de fenêtres palladiennes , pour s’assurer qu’ils sont considérés comme de conception palladienne. Ce développement du style devait être répété dans d’innombrables maisons et mairies en Grande-Bretagne pendant cent ans. Tombé en disgrâce à l’ époque victorienne , il a été relancé par Sir Aston Webb pour son resurfaçage du palais de Buckingham en 1913. Souvent, les blocs terminaux avaient eux-mêmes des portiques aveugles et des pilastres, rivalisant pour attirer l’attention ou complétant le bloc central. Tout cela était très éloigné des conceptions de Palladio deux cents ans plus tôt.

Les maisons palladiennes anglaises n’étaient plus les petites mais exquises retraites de week-end à partir desquelles leurs homologues italiens avaient été conçus. Ce n’étaient plus des villas , mais des « centrales électriques » selon le terme de Sir John Summerson , les centres symboliques du pouvoir du « squirearchy » whig qui régnait sur la Grande-Bretagne. Lorsque le style palladien a balayé la Grande-Bretagne, toutes les pensées de proportion mathématique ont été balayées. Plutôt que des maisons carrées avec des ailes porteuses, ces bâtiments avaient la longueur de la Façade comme principale considération : les maisons longues, souvent d’une seule pièce de profondeur, étaient délibérément trompeuses en donnant une fausse impression de taille.

Palladianisme irlandais

Au cours de la période de renaissance palladienne en Irlande , même des demeures assez modestes ont été coulées dans un moule néo-palladien. L’architecture palladienne en Irlande diffère subtilement de celle en Angleterre. Tout en adhérant comme dans d’autres pays aux idéaux fondamentaux de Palladio, il leur est souvent plus fidèle – peut-être parce qu’il a souvent été conçu par des architectes venus directement d’Europe continentale, et n’ont donc pas été influencés par l’évolution que subissait le palladianisme en Grande-Bretagne. . Quelle que soit la raison, le palladianisme devait encore être adapté au temps plus humide et plus froid.

Palladianisme américain : La Rotonde de l’ Université de Virginie , conçue à la manière palladienne par Thomas Jefferson .

Palladianisme nord-américain

L’influence de Palladio en Amérique du Nord ^[25] est évidente presque dès le début de la construction conçue par un architecte là-bas, bien que le philosophe irlandais George Berkeley ait pu être le pionnier palladien de l’Amérique. Acquérant une grande ferme à Middletown, près de Newport à la fin des années 1720, Berkeley l’a surnommée “Whitehall” et l’a améliorée avec un chambranle palladien dérivé des Designs of Inigo Jones de William Kent (1727), qu’il a peut-être apporté avec lui de Londres. ^[26] Le travail de Palladio a été inclus dans la bibliothèque d’un millier de volumes qu’il a amassés à cet effet et envoyés au Yale College . ^[27] En 1749, Peter Harrison adopte le dessin de sonRedwood Library à Newport, Rhode Island , plus directement à partir du I quattro libri dell’architettura de Palladio , tandis que son Brick Market , également à Newport, d’une décennie plus tard, est également de conception palladienne. ^[28]

La Maison Hammond-Harwood à Annapolis, Maryland ( illustration ) est un exemple d’architecture palladienne aux États-Unis. C’est la seule œuvre existante d’architecture académique coloniale qui a été principalement conçue à partir d’une planche des Quattro libri de Palladio . La maison a été conçue par l’architecte William Buckland en 1773-1774 pour le riche fermier Matthias Hammond du comté d’Anne Arundel , dans le Maryland . Il a été calqué sur la conception de la Villa Pisani à Montagnana , en Italie , dans le livre II, chapitre XIV du I quattro libri dell’achitettura.

L’homme politique et architecte Thomas Jefferson (1743–1826) a un jour qualifié les Quattro libri de Palladio de sa bible . Jefferson a acquis une appréciation intense des concepts architecturaux de Palladio, et ses conceptions pour son propre bien-aimé Monticello , ^[29] le domaine James Barbour Barboursville , Virginia State Capitol et l’ Université de Virginie étaient basés sur des dessins du livre de Palladio. ^[30]Conscient de la puissante signification politique des anciens bâtiments romains, Jefferson a conçu ses bâtiments municipaux dans le style palladien. Monticello (remanié entre 1796 et 1808) est assez clairement basé sur la Villa Capra de Palladio, cependant, avec des modifications, dans un style qui est décrit aujourd’hui en Amérique comme Colonial Georgian . Le Panthéon ou Rotonde de Jefferson à l’Université de Virginie est indéniablement palladien dans son concept et son style. ^[31]

La Maison Hammond-Harwood a été inspirée de la Villa Pisani à Montagnana des quatre livres d’architecture d’Andrea Palladio

En Virginie et en Caroline , la manière palladienne est incarnée dans de nombreuses maisons de plantation Tidewater , telles que Stratford Hall ou Westover Plantation , ou Drayton Hall près de Charleston . Ces exemples sont tous des exemples coloniaux américains classiques d’un goût palladien transmis par des gravures , au profit des maçons – et des mécènes aussi – qui n’avaient aucune expérience de première main des pratiques de construction européennes. Une caractéristique du palladianisme américain était la réémergence du grand portiquequi, encore une fois, comme en Italie, remplissait le besoin de protection contre le soleil; le portique sous diverses formes et tailles est devenu une caractéristique dominante de l’architecture coloniale américaine. Dans les pays d’Europe du Nord, le portique était devenu un simple symbole, souvent fermé, ou simplement suggéré dans la conception de pilastres , et parfois dans des exemples très tardifs du palladianisme anglais adaptés pour devenir une porte-cochère ; en Amérique, le portique palladien retrouve toute sa splendeur.

Une maison qui montre clairement cette influence palladienne-Gibbs est Mount Airy , dans le comté de Richmond, en Virginie , construite en 1758-1762. ^[32]

À Westover , les entrées nord et sud, faites de pierre de Portland importée , ont été modelées d’après une plaque du Palladio Londinensis de William Salmon (1734). ^[33]

La particularité de Drayton Hall , son portique à deux étages, dérive directement de Palladio. ^[34]

Le manoir présidentiel néoclassique, la Maison Blanche à Washington, s’inspire du palladianisme irlandais. Castle Coole et la Leinster House de Richard Cassel à Dublin affirment avoir inspiré l’architecte James Hoban , qui a conçu le manoir exécutif, construit entre 1792 et 1800. Hoban, né à Callan , comté de Kilkenny , en 1762, a étudié l’architecture à Dublin, où Leinster La maison (construite vers 1747) était l’un des plus beaux bâtiments de l’époque. La Maison Blanche est plus néoclassique que palladienne, en particulier la Façade sud, qui ressemble beaucoup à James Wyattde 1790 pour Castle Coole, également en Irlande. Castle Coole est, selon les mots du commentateur architectural Gervase Jackson-Stops, “Un point culminant des traditions palladiennes, mais strictement néoclassique dans son ornement chaste et sa noble austérité.” ^[35]

L’une des adaptations apportées au palladianisme en Amérique était que le piano nobile avait désormais tendance à être placé au rez-de-chaussée plutôt qu’au-dessus d’un étage de service, comme c’était la tradition en Europe. Cet étage de service, s’il existait, était désormais un demi sous-sol discret. Cela a supprimé le besoin d’un escalier extérieur orné menant à l’entrée principale comme dans les conceptions palladiennes plus originales. Ce serait également une caractéristique du style néoclassique qui a suivi le palladianisme.

Édifice de l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse , grès, 1819

Les deux seules maisons aux États-Unis de la période coloniale anglaise (1607-1776) qui peuvent être définitivement attribuées aux conceptions de I quattro libri dell’architettura sont la Hammond-Harwood House (1774) de l’architecte William Buckland à Annapolis, Maryland et celle de Thomas Jefferson. premier Monticello. La source de conception de la Maison Hammond-Harwood est la Villa Pisani, Montagnana (Livre II, Chapitre XIV), et pour le premier Monticello (1770), la source de conception est la Villa Cornaro à Piombino Dese (Livre II, Chapitre XIV). Thomas Jefferson a ensuite recouvert cette Façade d’ajouts afin que la Maison Hammond-Harwood reste le seul exemple pur et vierge de modélisation directe en Amérique aujourd’hui.^[36]

En raison de son développement ultérieur, l’architecture palladienne au Canada est rare. Un exemple notable est le bâtiment de l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse , achevé en 1819. Un autre exemple est Government House à St. John’s, Terre-Neuve .

Le Center for Palladian Studies in America, Inc. , une organisation à but non lucratif, a été fondée en 1979 pour rechercher et promouvoir la compréhension de l’influence de Palladio aux États-Unis. ^[37]

Héritage

Portrait d’ Andrea Palladio du XVIIe siècle

Dans les années 1770 en Grande-Bretagne, des architectes tels que Robert Adam et Sir William Chambers étaient très demandés, mais ils s’appuyaient désormais sur une grande variété de sources classiques, y compris la Grèce antique , à tel point que leurs formes d’architecture ont finalement été définies comme néoclassique plutôt que palladien. En Europe, le renouveau palladien s’est terminé à la fin du XVIIIe siècle. En Amérique du Nord, le palladianisme a persisté un peu plus longtemps ; Les plans d’étage et les élévations de Thomas Jefferson doivent beaucoup aux Quattro libri de Palladio.Le terme « palladien » est aujourd’hui souvent utilisé à mauvais escient et tend à décrire un bâtiment aux prétentions classiques. Il y a eu, cependant, un renouveau des idées palladiennes parmi les revivalistes coloniaux du début du XXe siècle, et la tension n’a pas été interrompue, même pendant la période moderniste.

Au milieu du XXe siècle, l’originalité de la démarche de l’historien de l’architecture Colin Rowe a pour effet de resituer l’appréciation de l’architecture moderne dans l’histoire et de reconnaître l’architecture palladienne comme une influence active. À la fin du XXe siècle, lorsque l’influence de Rowe s’est répandue dans le monde entier, cette approche est devenue un élément clé du processus de conception architecturale et urbaine. Si “la présence du passé” était évidente dans le travail de nombreux architectes de la fin du 20ème siècle, de James Stirling à Aldo Rossi , Robert Venturi , Oswald Matthias Ungers , Peter Eisenman , Michael Graveset d’autres, cela était en grande partie dû à l’influence de Rowe. La vision peu orthodoxe et non chronologique de l’histoire de Colin Rowe lui a alors permis de développer des formulations théoriques telles que son célèbre essai “Les mathématiques de la villa idéale” (1947) dans lequel il a théorisé qu’il y avait des “règles” de composition dans les villas de Palladio. cela pourrait être démontré comme correspondant à des “règles” similaires dans les villas de Le Corbusier à Poissy et Garches. ^[38] Cette approche a permis à Rowe d’élaborer une évaluation transhistorique étonnamment fraîche et provocante de Palladio et de Le Corbusier , dans laquelle l’architecture des deux n’a pas été évaluée dans le temps chronologique, mais côte à côte dans le moment présent.

Voir également

• Portail de l’architecture

• Nouvelle architecture classique
• Maison Kerelaw
• Forêt de peupliers
• Pavillons du parc Stoke
• Giacomo Quarenghi
• Riviera de la Brenta

Remarques

1. ^ James Lees-Milne, Les Comtes de la Création 1962 : 120.
2. ^ Le Centre d’études palladiennes en Amérique, Inc. , “Palladio et le palladianisme anglo-américain”. Archivé le 23/10/2009 à la Wayback Machine
3. ^ Frampton, p. 36
4. ^ Copplestone, p.250
5. ^ ^{un b} Copplestone, p.251
6. ^ Copplestone, pp.251–252
7. ^ Victoria and Albert Museum, Médias numériques. “Guide de style: Palladianisme” . www.vam.ac.uk . Récupéré le 07/07/2017 .
8. ^ Kerley, Paul (2015-09-10). “Palladio : L’architecte qui a inspiré notre amour des colonnes” . Nouvelles de la BBC . Récupéré le 07/07/2017 .
9. ^ Summerson, 134 ans
10. ^ Ackerman, Jaaes S. (1994). Palladio (série “Architecte et société”)
11. ^ Summerson, 129-130
12. ^ Summerson, 130 ans
13. ^ Andrea Palladio, Caroline Constant. Le Guide Palladio . Princeton Architectural Press , 1993. p. 42.
14. ^ “Le premier exemple de la fenêtre vénitienne ravivée en Angleterre”, Lees-Milne, The Earls of Creation , 1962: 100.
15. ^ James Lees-Milne 1962 : 133f.
16. ^ Copplestone, p.252
17. ↑ Rossi a construit la nouvelle Façade du Sant’Eustachio reconstruit , connu à Venise sous le nom de San Stae, 1709, qui était parmi les plus sobres d’un concours commémoré par des gravures des dessins soumis, et il a reconstruit Ca’ Corner della Regina , 1724–1727 (Deborah Howard et Sarah Quill, L’histoire architecturale de Venise , 2002 : 238f).
18. ^ Sa Façade de San Vidal est une reformulation fidèle de San Francesco della Vigna de Palladio et son chef-d’œuvre est Tolentini, Venise , 1706–14 (Howard et Quill 2002)
19. ^ Robert Tavernor, Palladio et palladianisme Thames & Hudson, 1991 : 112.
20. ^ Hanno-Walter Kruft. Une histoire de la théorie architecturale : de Vitruve à nos jours . Princeton Architectural Press, 1994 et Edward Chaney, Roman Sketchbook d’Inigo Jones, 2006).
21. ^ Copplestone, p.280
22. ^ Copplestone, p.281
23. ^ “Andréa Palladio 1508–1580″ . Archives architecturales irlandaises. 2010 . Récupéré le 23 septembre 2018 .
24. ^ Sheridan, Pat (2014). “Sir Edward Lovett Pearce 1699–1733: l’architecte palladien et ses bâtiments”. Registre historique de Dublin . 67 (2): 19–25. JSTOR 24615990 .
25. ^ Une brève enquête est Robert Tavernor, “L’anglo-palladianisme et la naissance d’une nouvelle nation” dans Palladio et le palladianisme , 1991 : 181-209 ; Walter M. Whitehill, Palladio in America , 1978 est toujours l’ouvrage de référence.
26. ^ Edwin Gaustad, George Berkeley en Amérique (Yale University Press, 1979): “La seule réalisation architecturale de Berkeley dans le Nouveau Monde” (p. 70).
27. ^ Gaustad, p. 86.
28. ^ Le Centre d’études palladiennes en Amérique, Inc. , “Construire l’Amérique”. Archivé le 23/12/2009 à la Wayback Machine
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Références

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Liens externes

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Wikisource contient le texte de l’ article de l’ Encyclopædia Britannica de 1911 ” Palladian “.

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• Maison Chiswick
• Salle Holkham
• (en anglais et italien) Centre international d’étude de l’architecture d’Andrea Palladio (CISA)
• Architecture palladienne en Angleterre
• Le Centre d’études palladiennes en Amérique, Inc.
• Villas de Palladio
• L’architecture de Thomas Jefferson
• Abbaye de Woburn
• Wallington Hall – Fiducie nationale
• La grande randonnée de la voie palladienne
• “Guide de style palladianisme” . Galeries britanniques . Musée Victoria et Albert . Récupéré le 17/07/2007 .