Patrick Salamé
Patrick Salameh (né le 21 avril 1957), connu sous le nom de L’Eventreur de Marseille , est un criminel et tueur en série français .
Patrick Salamé | |
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Née | ( 21/04/1957 )21 avril 1957 (65 ans) Fréjus , France |
Autres noms | “L’éventreur marseillais” |
Condamnation(s) | Meurtre x4 |
Sanction pénale | Emprisonnement à vie x4 22 ans de détention préventive |
Des détails | |
Victimes | 4 |
Étendue des crimes | mai–novembre 2008 |
Pays | France |
États) | Var |
Date d’appréhension | 1 novembre 2008 |
Entre mai et novembre 2008, à Marseille , de nombreuses femmes ont disparu sans laisser de trace. Malgré les efforts des scientifiques, aucun corps n’a été retrouvé. Un témoin clé viendra relancer l’enquête en affirmant que Patrick Salameh est l’auteur de ces disparitions. Lorsque Patrick Salameh se retrouvera impliqué dans ces disparitions, les enquêteurs découvriront son lourd passé judiciaire, le bouleversant directement.
Il sera condamné, en avril 2014 et octobre 2015 (en première instance) puis en mai 2016 (en appel), à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour enlèvement, séquestration et viol ayant fait la mort.
Biographie
Origine
Patrick Salameh est né le 21 avril 1957 à Fréjus dans le Var. Il est issu d’une grande famille d’origine libano-syrienne, composée de 9 frères et sœurs. Quand Patrick était enfant, les Salameh ont déménagé dans la région marseillaise. L’enfance de Patrick Salameh se déroule, selon lui, comme étant un « paradis peuplé de sauterelles et de papillons ».
Au début des années 1980, alors qu’il a à peine 25 ans, Patrick Salameh devient gérant d’un restaurant, le « Rock Opéra Burger », situé au cœur des quartiers sensibles de Marseille.
En 1983, Patrick Salameh se marie et devient père de deux enfants. La vie d’adulte de Salameh peut aussi se résumer au ciel, du fait qu’il gagne bien sa vie et que son commerce lui rapporte des bénéfices pendant plusieurs années.
En 1988, cependant, Patrick Salameh voit ses revenus chuter brutalement et son restaurant fait faillite. Ayant « toujours réussi jusque-là », Salameh ne supporte pas sa démarche vers la faillite. Il devient alors irritable, au point d’être rapidement entraîné par la délinquance.
Série d’attaques armées
Entre septembre 1988 et février 1989, Patrick Salameh et un groupe d’amis ont effectué de nombreux cambriolages et braquages. Ils sévissent dans le Var. Ils font irruption dans des maisons privées, les attaquent et volent leur fortune. Ils seront surnommés “The Wild Horde” dans la presse et dans les médias. Lors des braquages du gang, Patrick Salameh est surnommé « Antoine ». Cette série de vols à main armée est composée de cinq braquages, dont deux constitués de violences aggravées, qui donneront au gang des circonstances aggravantes :
- Le 9 décembre 1988, lors de la troisième attaque armée commise par “La Horde Sauvage”, le mari est sévèrement battu tandis que sa femme subit des violences physiques imposées par Patrick Salameh par ses associés.
- Le 28 février 1989, lors du cinquième et dernier braquage collectif, Patrick Salameh et ses acolytes séquestrent un proche de la famille Zampa, ancienne figure du milieu marseillais, et lui volent une grosse somme d’argent. Cette attaque a ensuite été très médiatisée, car de nombreux policiers ont été mobilisés et ont permis d’identifier les auteurs.
Arrestation, détention préventive et tentatives d’évasion
Début mars 1989, Patrick Salameh et ses acolytes sont arrêtés et incarcérés à la prison des Baumettes. En prison préventive, Patrick Salameh est accusé par ses complices d’être l’auteur des violences, mais Salameh nie avoir commis ces délits. Il perd son restaurant et tous ses revenus ; menant ainsi à la liquidation judiciaire et à une volonté de « se venger de la société ».
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 1990, Patrick Salameh tente de s’évader de prison, en donnant des somnifères à son codétenu. Puis, il appâte l’un de ses gardes en lui promettant de donner 15 000 francs, à condition que ce dernier « ferme les yeux ». N’ayant pas peur à Salameh, le garde l’écoute et Salameh court à la fenêtre de sa cellule, essayant de scier à travers les barreaux. Salameh tente alors d’escalader le mur d’enceinte avec une corde d’alpiniste, longue de 26 mètres et lestée d’un sac de mastic. Surpris, il est tombé et s’est cassé la jambe. Salameh a ensuite été transféré à l’hôpital Conception et s’est remis de ses blessures.
En novembre 1990, alors que Patrick Salameh entame une deuxième tentative d’évasion de la prison des Baumettes, une perquisition dans sa chambre au centre hospitalier conduit à la découverte d’un dossier dissimulé dans une perche et d’un drap tissé de 2,50 m. La détention préventive de Patrick Salameh et de ses acolytes dure plus de quatre ans, avant l’ouverture du procès de “La Horde sauvage”.
Procès, condamnation, détention et libération
Le 10 mai 1993, le procès de “La Horde Sauvage” s’ouvre devant la cour d’assises de Draguignan. Patrick Salameh, 36 ans, apparaît accompagné de ses trois compagnons. Au terme d’une semaine de procès, les jurés délibèrent pendant quatre heures pour déterminer les peines des quatre accusés. Lors de réquisitions, l’avocat général requiert 20 ans de réclusion criminelle contre Patrick Salameh.
Le 15 mai 1993, Patrick Salameh est condamné à 20 ans de réclusion pour vol à main armée, séquestration, torture et attentat à la pudeur. Condamné à la peine maximale, Salameh amplifie ses plans de vengeance vis-à-vis de la société, qui l’a qualifié d'”extrêmement dangereux”. Durant ses années d’incarcération, Patrick Salameh va écrire et surtout peindre, révélant un réel talent. Il peint des toiles qui seront exposées dans plusieurs galeries. Les œuvres de Salameh révèlent un caractère torturé.
Libéré en mars 1999, ses premières demandes de libération sont refusées entre 1999 et 2004.
En juillet 2005, Patrick Salameh sort de prison après plus de 16 ans de détention. Libéré au terme de sa peine, sa vie reprend alors son cours. Il retrouve sa famille, expose ses œuvres et travaille également comme chef de chantier.
Résumé du cas
Victimes
En 2008, en l’espace d’un peu plus d’un mois, trois prostituées disparaissent mystérieusement à Marseille. [1] Il s’agissait des suivants :
- Iryna Sytnyk (42 ans) – Ukrainienne . Disparu le soir du 5 octobre 2008. [2]
- Cristina Bahulea (23) – Roumaine . Disparu sans laisser de trace deux semaines après Sytnyk, le 22 octobre 2008. [3]
- Zineb Chebout (28 ans) – Algérienne . A quitté sa maison pour visiter une foire le soir du 7 novembre 2008, mais n’est jamais revenue. [4]
Le témoin clé
Les enquêteurs ont très tôt soupçonné qu’un tueur en série sévissait à Marseille, car il enlevait et tuait des victimes correspondant au même profil – des prostituées étrangères. Cependant, ils n’avaient aucun indice et aucun suspect potentiel. [5]
Cependant, une révélation vient bientôt perturber le cours de l’enquête. Une prostituée marocaine , Soumia El Kandadi, a nommé un homme qu’elle soupçonnait d’être responsable des meurtres – Patrick Salameh, qui, dans la nuit du 5 au 6 octobre, l’a enlevée et violée chez lui. Quand il en eut fini avec elle, El Kandadi remarqua qu’un corps sans vie gisait dans la baignoire de son agresseur, Salameh l’informant que “c’est le sort [qu’il réserve] aux femmes qui ne [lui] obéissent pas”. [6]
Les déclarations de Soumia mettent les enquêteurs sur la piste de Salameh. Peu de temps après, un autre indice a renforcé leurs soupçons. Le téléphone de l’une des prostituées a continué à émettre un signal après sa disparition. La police a localisé la source du signal à Marseille : il s’agissait d’un enfant, qui prétendait avoir reçu une carte SIM d’un certain Patrick Salameh.
Patrick Salameh a pris les cartes SIM de ses victimes et les a ensuite données, une technique qui a fait croire à la police que les disparus étaient toujours vivants, puisque leurs numéros de téléphone continuaient à émettre un signal localisable.
La recherche
Les enquêteurs, pour tenter de localiser les corps, ont perquisitionné la résidence de Salameh à Saint-Mitre, dans les quartiers nord de Marseille. Ils ont été aidés par Soumia, qui les a guidés jusqu’à l’endroit où elle avait vu le cadavre d’une femme, les conduisant à l’atelier de Salameh adjacent à sa résidence principale. Bien que les enquêteurs n’aient trouvé aucun corps, ils ont trouvé l’ADN des trois femmes disparues, ainsi que certains de leurs biens personnels tels que des bijoux et des sous-vêtements. Des prostituées fréquentaient souvent l’appartement, mais aucune trace de sang n’a été découverte.
Lors des audiences préliminaires, Salameh a nié avoir tué les prostituées et est resté silencieux. Les corps n’ont jamais été retrouvés.
Lien vers le cas précédent
Les enquêteurs, qui se demandaient s’il y avait d’autres victimes possibles, ont élargi leur recherche de femmes répondant à leurs critères. Finalement, ils ont lié Salameh à la disparition de Fatima Saiah, 20 ans, une étudiante qui avait disparu quelques mois plus tôt de la principale série de meurtres. Contrairement aux victimes qui ont suivi, elle n’était pas une prostituée. [7]
Saiah avait publié une offre en ligne en tant que baby-sitter, et a ensuite été contacté par un homme divorcé le samedi après-midi 7 mai. Les deux se sont rencontrés à 15 h, au métro Malpassé. L’homme a refusé de dire son nom, mais a précisé que sa femme viendrait chercher Saiah dans une Volkswagen grise à la sortie du métro, qui n’était pas loin du studio de Salameh.
Au départ, le petit ami de Saiah l’a accompagnée sur les lieux, mais est ensuite parti peu de temps avant qu’elle ne rencontre l’homme, acceptant de s’envoyer un message dans quelques heures. Deux heures plus tard, il a reçu un étrange SMS disant “J’ai rencontré un vieil ami, je serai de retour ce week-end”. Trouvant cela suspect, le petit ami a commencé à s’inquiéter et a essayé de contacter Saiah, mais a échoué, car son téléphone avait été éteint. Le lendemain, la famille et le petit ami de Saiah se sont rendus au poste de police pour signaler sa disparition.
Les enquêteurs ont ensuite retracé l’appel téléphonique que Saiah avait reçu pour l’offre de garde d’enfants. Il avait été fabriqué à partir d’une cabine téléphonique de la Gare de Marseille-Saint-Charles , mais c’était la seule piste qu’ils avaient dans l’affaire. Un sans-abri qui a été interrogé au cours de l’enquête a rappelé plus tard que ce jour-là, il avait reconnu l’homme utilisant la cabine téléphonique comme étant Patrick Salameh.
Arrêter
Le 15 novembre 2008 au soir, les enquêteurs arrêtent Patrick Salameh, leur seul suspect. Après son arrestation, plus aucune disparition inquiétante ne sera signalée à Marseille. Il retourne ensuite en prison, pour les meurtres de trois prostituées, bien que peu de preuves permettent d’établir une certaine culpabilité à son égard. Le passé de Patrick Salameh ne jouera pas en sa faveur puisqu’il est un forçat.
Le 11 mars 2009, une reconstitution a lieu, mais Patrick Salameh, niant les faits qui lui sont reprochés, refuse de collaborer. Suite à cette reconstitution infructueuse, Salameh retourne en prison.
Le 6 mai 2011, Patrick Salameh, déjà inculpé des trois meurtres de prostituées, est à nouveau mis en examen pour le meurtre présumé de Fatima Saiah, dont le corps n’a pas non plus été retrouvé.
Le 12 octobre 2012, Patrick Salameh est déféré devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence pour les meurtres d’Iryna Sytnyk, Cristina Bahulea et Zineb Chebout (perpétrés entre octobre et novembre 2008). Il fait également l’objet d’un renvoi devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, pour le meurtre de Fatima Saiah, trois semaines avant son premier procès, le 24 février 2014.
Le procès
Le premier procès de Patrick Salameh s’est ouvert le 17 mars 2014 à la cour d’assises d’ Aix-en-Provence .
Le 3 avril 2014, Patrick Salameh a été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Il est reconnu coupable d’enlèvement, séquestration, viol suivi de mort sur la personne d’Iryna Sytnyk, Cristina Bahulea et Zineb Chebout. Il est également jugé pour l’enlèvement et le viol de Soumia El Kandadi, le principal témoin dont le témoignage a conduit à l’arrestation de Patrick Salameh. Il fait appel de cette décision. [8]
Le 12 octobre 2015, son deuxième procès s’ouvre, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Patrick Salameh est jugé pour l’enlèvement suivi de la mort de Fatima Saiah, une jeune lycéenne, dont le corps n’a jamais été retrouvé. [9]
Le 22 octobre 2015, Patrick Salameh a également été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Il fait également appel de cette décision. Les deux procès de Salameh étant extrêmement rapprochés, l’appel des deux condamnations sera réuni, par la suite, en un seul procès. [dix]
Le 18 avril 2016, Patrick Salameh a été jugé en appel, devant la cour d’assises du Var. Il avait 59 ans à l’époque. Incarcéré depuis 7 ans et 5 mois, Patrick Salameh nie toujours les quatre assassinats dont il est accusé, dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Là encore, Salameh est décrit comme « dangereux » et « difficile à soigner », avec un risque de récidive très élevé.
Le 19 mai 2016, Patrick Salameh a de nouveau été reconnu coupable des meurtres de Fatima Saiah, Iryna Sytnyk, Cristina Bahulea et Zineb Chebout (dont les corps n’ont pas été retrouvés) ainsi que du viol de Soumia (les cinq actes ayant été commis entre mai et novembre 2008). A l’issue du délibéré, Salameh est à nouveau condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
Partick Salameh et ses avocats se pourvoient en cassation, mais le pourvoi est rejeté le 11 juillet 2017.
Voir également
- Liste des tueurs en série par pays
Références
Citations
- ^ Florence Nicol, Karl Zéro (2007). “L’éventreur de Marseille” . le replay d’Orange, rediffusion de Crime District, chaîne de télévision luxembourgeoise .
- ^ “La condamnation à perpétuité de Patrick Salameh avérée en appel” . L’Express.fr (en français). 2016-05-19 . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ à 07h00, Le 17 avril 2009 (2009-04-17). “Le ravisseur présumé de prostituées encore mis en examen” . leparisien.fr (en français) . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ à 07h00, Le 5 janvier 2013 (2013-01-05). “La justice l’accuse d’avoir enlevé trois prostituées” . leparisien.fr (en français) . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ “L’inquiétant profil de Patrick Salameh jugé pour un crime sans cadavre” . LCI (en français) . Récupéré le 25/03/2020 .
- ↑ « Disparition de prostituées : « Si tu cries, je te tuerai », menaçait Salameh » . L’Express.fr (en français). 2014-03-20 . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ “Perpétuité requise à l’encontre du tueur en série Patrick Salameh” . L’Express.fr (en français). 2015-10-21 . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ “Patrick Salameh, “le tueur en série de Marseille”, de retour devant la justice” . Europe 1 (en français) . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ Henri, Simon (2015-10-22). “Meurtre d’une lycéenne : Patrick Salameh condamné à la perpétuité” . Le Figaro.fr (en français) . Récupéré le 24/03/2020 .
- ^ “Patrick Salameh : perpétuité confirmée” (en français). France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur . Consulté le 25 mars 2020 .
Bibliographie
- Patrick Salameh, Les disparitions marseillaises – Les trois prostituées , Auto-Edition, Marseille, 2015 (1230000499958).
- Patrick Salameh, Les disparitions marseillaises – L’affaire Fatima , Auto-Edition, Marseille, 2015 (1230000643757).
- Stéphane Bourgoin , Tueurs – Les assassins qui ont marqué l’histoire , Points, Paris, 2012 (275782810X).
- Véronique Chalmet, Dans la tête des tueurs. Portraits de profileurs , Point, Paris, 2015 (2757856316).
Liens externes
- Décision du tribunal sur la perpétuité
- Les arguments de l’avocat de la défense
- Les oeuvres de Salameh